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17 décembre 2008 3 17 /12 /décembre /2008 18:22
Depuis plus de 4 000 ans, l'homme élève des oiseaux pour son plaisir. Cette forme d'élevage semble s'être distinguée assez tôt de l'aviculture "utilitaire", c'est-à-dire à des fins alimentaires. On a retrouvé différents types de cages utilisées dans l'Antiquité. Celle des Egyptiens de la vallée du Nil étaient rectangulaires, alors que plus à l'est, les peuples de l'Indus les préféraient cylindriques. Les plus anciens hiéroglyphes reproduisent toutes sortes d'oiseaux : colombes, perroquets, ibis et canards, témoignant de la diversité des oiseaux qui constituaient les ménageries exotiques des pharaons et des reines, comme la célèbre Hatsherpsout.

 

UNE TRADITION ANTIQUE

 

De nombreuses espèces que l'on trouve aujourd'hui dans nos maisons, telles que le mainate religieux, étaient déjà des animaux de compagnie dans leurs terres d'origine, il y a des millénaires.
En Inde, les jours de fête, on exhibait les mainates sur des chars tirés par des boeufs à travers toute la ville.
Les grecs, qui pratiquaient déjà l'élevage il y a plus de 2 000 ans, appelaient ces oiseaux "étourneaux sacrés". Le paon était un des oiseaux les plus appréciés pour la beauté de son plumage ; des espèces communes de chardonneret emplissaient les foyers de leurs chants. Les enfants apprivoisaient les choucas qu'ils laissaient en liberté dans les jardins : ils taillaient les pennes des jeunes oiseaux et, lorsqu'elles avaient eu le temps de repousser, les choucas domestiqués ne tentaient plus de s'enfuir.

L'art et la culture antiques fourmillent d'allusions aux oiseaux domestiqués. Les comédies d'Aristophane, dramaturge grec du Ve siècle avant Jésus-Chris, font de très nombreuses références aux chardonnerets. Le nom même de la perruche Alexandre témoigne aujourd'hui de ce goût des Grecs pour les oiseaux. Ce sont probablement les généraux d'Alexandre le Grand qui en rapportèrent quelques spécimens, ainsi que d'autres variétés de psittacidés, après avoir envahi le nord de l'Inde en 327 avant notre ére.


OISEAUX PARLEURS :



Les grecs n'ignoraient pas la faculté qu'ont certains oiseaux d'imiter la voix humaine, mais, avant l'expédition d'Alexandre en Inde, les perroquets étaient pour ainsi dire inconnus en Europe. Toutefois, il est fait mention, au début du Ve siècle avant notre ére, d'une espèce rare d'oiseau parleur, le BITTAKOS, que des marchands indiens auraient décrite à Cstésiphon, médecin et naturaliste du roi perse Artaxerxès Ier (465-424 avant J.C.). Une fois connus des Grecs, les perroquets devinrent des animaux très prisés auxquels on offrait des cages forgées dans des métaux précieux, avec incrustations d'ivoire et d'autres matériaux rares.

A Rome, on pouvait inscrire son perroquet à des cours d'imitation de la voix humaine : les oiseaux y apprenaient quelques mots de bienvenue, qu'ils répétaient ensuite avec les esclaves chargés d'en prendre soin. C'est le naturaliste romain, Pline l'Ancien qui nous a laissé, au Ier siècle avant J.C., les instructions les plus détaillées pour le dressage des perroquets : "chaque oiseau doit disposer d'un habitat personnel et plutôt sombre qui l'aide à se concentrer ; à l'abri d'éventuelles distractions, il ne tarde pas à répéter des mots isolés, puis des phrases complètes".
On raconte aussi qu'un cordonnier contemporain de Tibère (14-37 après J.C.) possédait un corbeau capable de réciter la généalogie de l'empereur. Lorsque l'oiseau fut tué par un voisin envieux, les amis de l'artisan allèrent lyncher le coupable, et il y eut foule aux funérailles du corbeau. Ces oiseaux faisaient d'ailleurs la joie de la clientèle des barbiers, qui en plaçaient dans leur échoppe pour attirer le chaland.
Les Romains appréciaient également le chant du bouvreuil : ils lui apprenaient certaines mélodies avec une technique semblable à celle que l'on utilise de nos jours pour les canaris rouleurs : Harz et Saxon, ou d'autres variétés de chanteurs.


APRES L'OCCCUPATION ROMAINE :


On sait peut de choses sur l'élevage des oiseaux d'ornement en Europe après la chute de Rome, si ce n'est qu'il connut une large diffusion. La traduction de l'Histoire des Bêtes d'Aristote par l'empereur germanique Frédéric II (1194-1250) marqua le début des études orhithologiques et des grandes collections, la plus célèbre étant celle de Rodolphe II de Hasbourg (1552-1612). Les oiseaux de compagnie égayaient les cours et vivaient généralement dans les appartements de la reine. Ainsi, au tout début du XVe siècle, Isabeau de Bavière, épouse de Charles VI, reçut un canari rapporté des îles par Jean de Béthencourt.
En 1493, à son retour triomphal en Espagne, Christophe Colomb offrit un couple de perroquets Amazone de Cuba à sa protectrice, Isabelle la Catholique.
En Angleterre au XVIe siècle, le perroquet gris du Gabon du roi Henri VIII passait son temps à héler les passeurs sur la Tamise et à annoncer lui-même le prix de la traversée !

 

LES TEMPS MODERNES



Pour satisfaire à la mode du canari, les paysans des Canaries furent incités dès 1850 à élever des serins des ïles pour l'exportation. On ignore à quelle date sont apparues les premières variétés jaunes, mais on sait que les Autrichiens en élevaient au XVIIe siècle.
Au XVIIIe siècle, les mines d'Autriche ferment et les ouvriers qui émigrent en Allemagne pour travailler dans les mines du Harz emportent avec eux leurs canaris. L'espèce se répand alors dans tout le pays, gagne les ports des Pays-Bas et traverse la Manche.
Tous les cafés d'Europe ont eu au XVIIIe siècle leur canari pour égayer la salle et attirer le consommateur. Cette vogue du canari a largement contribué à renforcer la demande en oiseaux d'agrément. On reconnaît aussi le goût du temps, dans le succès que remportaient les spectacles donnés dans les tavernes d'Europe par les "troupes" itinérantes de canaris.
Les canaris plaisent pour leur chant mélodieux, et cette faculté leur a valu la faveur du grand public.
Vers le milieu du XIXe siècle, les scientifiques commencent à s'intéresser de près aux canaris. D'ailleurs, les ancêtres de nombreuses variétés contemporaines voient le jour à cette époque.
Aujourd'hui, on continue à créer de nouveaux types de canaris. La grande réussite du XXe siècle est la mise au point du facteur rouge, résultat de recherches entreprises dans les années 20 pour obtenir un canari d'un rouge pur.


LE GRAND SUCCES DES PERRUCHES ONDULEES


La perruche ondulée est domestiquée depuis bien moins longtemps que le canari. C'est seulement en 1780 que l'on a décrit pour la première fois ses talents d'imitatrice. Cela est l'oeuvre de Thomas Watling, un faussaire qui fut déporté en Australie et travailla alors pour un certain Docteur James White. Il s'était procuré une perruche qui vivait chez lui à Port Jackson. Son patron eut un jour la surprise d'être accueilli par la perruche avec ces mots : "Comment allez-vous docteur White?".
En 1840, le naturaliste anglais John Gould rapporta d'Australie les premières perruches. Le couple qu'il confia à son beau-frère, Charles Coxen, ne tarda pas à se reproduire. Peu après d'autres spécimens furent introduits en Angleterre, donnant lieu à un commerce prospère, alimenté par l'importation annuelle de 50 000 perruches vers la fin des années 1850. La domestication stimula la recherche de nouveaux coloris de plumages. Les variétés jaune clair apparurent en Belgique en 1872, puis en Allemagne en 1875. Bientôt, il y eut explosion de couleurs, ce qui renforça l'engouement du public.


SPECIALISATION



Au début du XXe siècle, de nombreux oiseaux d'élevage arrivaient en Europe par bateau. Le voyage durait parfois plusieurs mois. Après la Seconde Guerre mondiale, les avions de fret ont permis un transport rapide et sûr partout dans le monde.
Les éleveurs découvrent alors des espèces auparavant inconnus.
Parallèlement, la demande en aliments et en matériel adaptés s'accrut. Ainsi, il est aujourd'hui facile d'élever des oiseaux autrefois réputés délicats.
La tendance actuelle est à la spécialisation. Certaines associations d'éleveurs regroupent des amateurs d'oiseaux spécialistes d'une seule variété, comme les perroquets Amazone ou les aras. En confrontant leurs expériences, ces amateurs peuvent ainsi acquérir des connaissances extrêmement poussées et permettre à leurs oiseaux de se reproduire en captivité

 

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  • : Une PASSION avec RAISON
  • : Présentation des usages et habitudes des oiseaux vivant en captivité en volières adaptées en intérieur ou extérieur, suivant l'espèce, ou en liberté, à partir d'un perchoir à l'intérieur. Passion pour l'ornithologie et la protection des oiseaux que je souhaite transmettre et faire partager.
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  • ce blog est une archive du temps que j'ai consacré à l'élevage d'oiseaux exotiques. A ce jour, j'ai cessé tout élevage et me suis séparée de mes oiseaux

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